Comme déjà évoqué dans un article précédent, nos réflexes de pensée sont parfois trompeurs, et peuvent biaiser notre réflexion rationnelle. Par exemple, lorsque je pose ma main sur une plaque chauffante qui est très chaude, un automatisme (un réflexe) me la fait retirer rapidement.
Notre pensée, par un mécanisme "réflexe", "invente" alors l'histoire suivante:
"La plaque était chaude, j'ai pris conscience de la brûlure et j'ai donc retiré ma main".
J'y vois, tout naturellement, un rapport de cause à effet: une prise de décision consciente liée à la douleur, suivi de l'action idoine. Mais le réflexe passe par le système nerveux (les nocicepteurs) et un premier influx nerveux rapide parcourt environ trente mètres par seconde (douleur aiguë et rapide), tandis qu'un second, plus lent, remonte à la vitesse d'environ un mètre par seconde vers le cortex préfrontal. Je ne vais pas détailler ces 2 circuits mais il est évident que le réflexe lié à la douleur va bien plus vite que la conscience de la douleur. Au minimum, ces 2 influx sont totalement indépendants.