Après avoir combattu la vision du
cerveau-machine dans
ce billet sur la neuroplasticité, je propose, dans cet article, de remettre également en cause la vision de l'
entreprise-machine.
La vision de l'entreprise-machine est issue de l'émergence de la société industrielle du 19ème siècle et du
Taylorisme. A l'époque, les entreprises recherchent essentiellement de la main-d'oeuvre pour accomplir des travaux répétitifs et peu qualifiés. (1)
Ces ouvriers venaient généralement du monde paysan et de l'exode rural, ils sont peu disciplinés et vivent au rythme des saisons, et, de même que le 20ème siècle est imprégné du paradigme
informatique et computationnel, les patrons du 19ème siècle sont imprégnés de la vision
machinique.
L'entreprise s'organise alors comme une machine avec un patron qui réfléchit et des ouvriers qui produisent: un cerveau et des exécutants.
Le travailleur idéal est donc un robot qui fait exactement ce qu'on lui dit de faire sans réfléchir - la réflexion étant laissée au cerveau-central (le patron).